• Croix de Margerie-Chantagret

    Les croix de Margerie-Chantagret sont le reflet de son histoire. Inclus dans la chatellenie de Lavieu jusqu'à la Révolution, le territoire était traversé par de grands axes de communication (croix de chemin). Même si le village de Margerie est cité en 1250, il n'y a aucune trace de ferveur religieuse. Les habitants dépendaient de la paroisse de Soleymieux. Avec la création de la paroisse en 1860 et le renouveau spirituel du XIX° siècle, les croix vont fleurir dans tous les hameaux. La commune possède donc 2 périodes d'implantations de ce patrimoine : XIII°/XV° avec les croix de chemin et XIX° avec les croix de hameaux et calvaire.

    Les croix de chemins

    Un besoin naturel de protection contre l’inconnu et les mauvaises rencontres, l’utilisation de points de repères durables, le désir de mettre les champs sous la protection du ciel, ont multiplié les croix sur les routes et chemins. Le voyageur exposé à mille danger aimait sentir cette protection. A l’écart des habitations, sur les routes de pélerinages elles guident et rassurent.

    Le territoire de la commune est parcouru par quatre voies de communication importantes : la Bolène ; le chemin vers l’Auvergne partant de Saint-Marcellin vers Gumières où il rejoignait l’autre axe de Soleymieux au prieuré de Gumières puis se dirigeait vers les crêtes pour s’unir à la voie du Pas du Bon Dieu vers Champoly  et l’Auvergne ; le chemin du prieuré de Soleymieux à la châtellenie de Lavieu.

     

    Margerie-Chantagret peut se vanter de posséder l’une des plus anciennes croix en Forez : la croix du Casson. Située au bord de la mythique voie de pèlerinage vers Saint-Jacques de Compostelle : la Bolène. Datée du XIII° siècle, elle possède une niche destinée aux oboles.

     

     

    La croix des Sarrazins du XV° siècle est située au bord du chemin allant de Saint-Marcellin au prieuré de Gumières puis aux voies d’Auvergne.

     La croix en pierre de Chassagneux est au bord du chemin allant du prieuré de Soleymieux à la châtellenie de Lavieu par le moulin du Got.

    La croix du Mineur en fer forgé fleurdelysée du XVIII° siècle se trouve au bord d’un important chemin desservant le moulin de la Goutte.

    Une croix en fer sur un fût de pierre située sur le chemin allant de Margerie soit à la châtellenie de Montsupt par les moulins soit à la châtellenie de Lavieu.

    Les croix de bourg et de hameaux

    Elles représentent l’acte de foi de la communauté. Le besoin de nouvelle croix se fera sentir après la Révolution, avec la Restauration et le renouveau spirituel du XIX° siècle.

    Toutes les croix des hameaux de la commune datent du XIX° siècle. Sur les 10 hameaux de Margerie-Chantagret seulement 6 possèdent une croix. 4 croix sont datées : 1879 (Bussy) ; 1870 (Chassagneux) ; 1869 (Rossigneux) ; 1886 (Margerie). 2 croix n’ont pas de date mais semble être du XIX° siècle par leur iconographie : La Goutte et Rivoire.

    Bussy : croix en fer forgé de 2m de haut datant du 16 avril 1879. A sa base une Vierge Tutélaire, ou Vierge protectrice, dite aussi Vierge de Miséricorde ou Vierge au manteau écartant les bras vers le bas en un geste qui ouvre sa tunique plissée, les paumes vers l’avant dans un geste d’accueil

     

     

    La croix en fonte moulée de la Goutte est située au centre du hameau

     

    Rivoire : croix en fonte moulée peinte en blanc. Le centre symbolise le Sacré-Cœur entouré du soleil.

     

    La croix de Chassagneux aurait été construite par Jean Rolle de Chassagneux en ex-voto après la guerre de 1870. Cantonné à Paris, affamé, il avait mangé des rats.

     

    La décision d’érigée une croix à Rossigneux fut prise en 1869 grâce à la vente d'une branche, de l'ormeau occupant le terrain communal, cassée par un ouragan.

    La croix est très imagée : le jonc (passion du Christ) ; le lierre (fidélité) ; le raisin (le vin = sang du Christ)

     

     

    La croix du bourg se trouve en bordure de la place du village. En fonte moulée peinte en blanc, elle date de 1886. D’une hauteur de 2,40m, c’est la plus grande croix de Margerie-Chantagret. Le centre symbolise le Sacré-Cœur entouré du soleil.

     

    Calvaire

    Du haut de ses 798m le suc de Bussy offre un panorama à 380° qui a favorisé très tôt l’implantation de population. Les romains s'installèrent sur les positions acquises et leur traces à Bussy étaient nettement visibles, il y a encore cent ans : quantité de pierres accumulées en murs larges et nombreux débris d'une tuilerie. En 1839, sur le suc de Bussy fut découvert des vestiges mérovingiens. Un cimetière s’étendait sur une surface d’un hectare, environ. Le sol était jonché à la surface de tuiles à rebord, de débris d'amphores. Les cercueils se trouvaient à deux pieds de profondeur. Les uns étaient en châtaignier noirci et exfolié, les autres, et c'était le plus grand nombre, se composaient de pierres plates juxtaposées marquées d'une croix; quelques autres formaient des sortes de caveaux assez vastes pour qu'on put y entrer. On avait aussi exhumé les débris d'une tuilerie, des murs de fondation et des arbres énormes. Le paysan avait lui-même ramassé 5kg. de clou d'une forme particulière et 24 pièces de monnaies du III° ou IV°s., vendues à un orfèvre de Montbrison.

     

    Aujourd’hui trois croix posées au sommet du suc dominent la commune. La croix centrale mesure 2m. Les croix latérales mesurent 1m50. En fonte moulée, elles ont été peintes en blanc.

    Les deux croix latérales sont ornées en leur centre d’un symbole représentant le sacré cœur.

    La date de 1891 est inscrite sur le fût de la croix centrale. Une dame de Bussy a demandé la construction de ce calvaire dans ses dernières volontés. Est-ce en hommage au cimetière découvert par un ancêtre ?


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