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    Au cœur du bourg castral de Saint-Marcellin-en-Forez, l’Hôtel Bouthéon, ancienne maison châtelaine du XVèmesiècle, récemment restauré et aménagé en mairie, abrite au rez-de-chaussée la Maison de l’Armorial sur une surface de 120m2.

    La muséographie originale a su respecter l’authenticité de ces salles, les plus anciennes du bâtiment (conservation des décors à fresque, des éléments mobiliers et décoratifs).

    L’entrée par la cour d’honneur permet d’appréhender l’espace le plus caractéristique de l’édifice (escalier à vis, galerie de bois, fenêtres à meneaux…).

     

     

     L’exposition se répartie sur 3 salles :

     

    1. Salle audiovisuelle retraçant la commande et la réalisation de l’Armorial

     

     

     

    2. Au cœur de l’Armorial, ce que racontent les vignettes : le Forez au XVèmesiècle (organisation politique et administrative ; système défensif des bourgs et édifices religieux ; la cité ; l’architecture civile et religieuse ; les échanges ; les paysages…). Le mobilier central original interprète la construction médiévale qu’il s’agisse d’un bourg ou d’une enceinte grâce à des bornes rétro éclairées présentant une centaine de places fortifiées de l’époque

     

     

    3. L’héraldique, un langage du signe présenté au travers de panneaux explicatifs et d’une activité ludique permettant de reconstituer des blasons

     

     

    Cet espace se veut un point de départ pour découvrir le patrimoine castral forézien, et un lieu pour s’imprégner du Forez au XVème siècle.

    Modalités de visite

    · accès libre : semaine (aux heures d’ouverture de la mairie) ; samedi et dimanche (14h à 17h).

    · visite guidée : sur rendez-vous auprès de l’Office de Tourisme Loire-Forez.

     


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  • La commune de Saint-Marcellin-en-Forez est installée au pied du dernier relief des monts du Forez et du premier replat de la plaine.

     

     

     Le bourg castral en forme de conque, d’où émerge la flèche du clocher, semble niché dans un écrin de verdure

    Les sources iconographiques et les relevés sur le terrain permettent de suivre l’évolution au cours des siècles d’un bourg castral dont les remparts furent construits par fraction et les maisons ensuite  accolées. Le bourg de Saint-Marcellin-en-Forez est un bel exemple de conservation partielle d’une ville médiévale  dont la mise en valeur et la visite de la Maison de l’Armorial permettent de s’imprégner du Forez au XVème siècle.

     

    Visite du bourg castral

     La trace la plus ancienne d’occupation humaine connue se situe à l’extrême sud de la commune, au Pic de la Violette. Le site, fouillé en 1980, a révélé une présence de l’époque Néolithique et de l’Age du Bronze. La période gallo-romaine a laissé sur le territoire de nombreuses traces d’occupation, sous la forme de céramique commune, sigillée et de tuile à rebord….Un trésor monétaire datant du IVème siècle a été découvert au XIXème.

     La mention la plus ancienne connue de Saint-Marcellin date de 984 dans laquelle l’église est citée parmi les possessions de l’Eglise de Lyon. Si jusqu’au milieu du XIIIème siècle, seule l’église et la paroisse de Saint-Marcellin sont attestées, la villa Sancti Marcellini apparaît en 1241.

    L’emploi d’un tel appellatif, villa, renvoie à un habitat d’origine ecclésiale aggloméré autour de l’église, ayant alors le sens de village. Fortifié, cet habitat d’origine ecclésial n’en est pas moins parfois désigné par le terme de castrum depuis 1241. Bien que dépourvu de château,

    l’administration comtale s’implante à Saint-Marcellin en étant représentée par un châtelain. Saint-Marcellin devient en effet une châtellenie comtale dans la seconde moitié du XIIIème siècle, le premier châtelain connu étant attesté en 1287.

     Au XVème siècle, le dessin de Saint-Marcellin dans l’Armorial représente le site vu du sud-est. La conservation partielle des fortifications permet encore d’appréhender le bourg tel que l’a dessiné Guillaume Revel en 1540.

     

     

    1. Le castrum, à l’angle nord-est duquel se trouve l’église Saint-Marcellin, est représenté carré, ceint de hauts remparts crénelés, munis d’un chemin de ronde sous le crénelage. Le rempart est cantonné à chaque angle par une échauguette crénelée construite en encorbellement. Une tour carrée surmontée de hourds de bois se dresse au centre des faces ouest et est. De cet état il ne subsiste que la première enceinte qui fut construite autour l’église, au XIIème siècle. Les remparts sont visibles en grande partie.

     Enceinte du XIIème

     2. L’entrée dans le bourg castral par le nord se fait par la Porte des Estres Porte principale du castrum, elle supportait le pont-levis. Au-dessus devait courir une galerie à balcon ouvragée (estres) desservant les greniers.

      Porte des Estres 

    3. La construction de bâtiments modernes a détruit un des vieux quartiers ainsi que la première maison châtelaine mais révélant une partie des remparts.

      Remparts

     4. La haute tour cylindrique crénelée représentée sur le flanc sud de l’enceinte s’est écroulée en 1858. Son sous-sol servait de prison pour les condamnés en attente de jugement. Il ne subsiste que la base ronde dans une maison.

     5. Largement remaniée, il est toutefois possible de percevoir ce qu’a pu être l’église Saint-Marcellin au moment où la vignette de l’Armorial a été dessinée.

      Eglise

     Le cœur de l’édifice est une église romane à nef unique, dépourvue de collatéraux, longue de quatre travées, chaque travée étant nettement marquée par un arc doubleau retombant sur des colonnes engagées reposant sur des culots et par la présence d’arcs formerets.       L’abside initiale semi-circulaire a été détruite au XIXème siècle. L’ensemble est voûté en berceau.

    Le clocher initial de cet édifice devait être un clocher mur presque de la même largeur que la façade. Postérieurement au Moyen Age, des chapelles latérales ont été ménagées entre les contreforts nord et sud, par percement des murs gouttereaux, le clocher à été réédifié dans sa partie supérieure. A l’heure actuelle, il s’agit d’un clocher massif percé de trois baies en arc brisé soulignées d’une moulure torique sur les faces est et ouest, alors que les faces nord et sud ne sont percées que de deux ouvertures identiques.

    Au XIXème siècle, l’église a été allongée de deux travées, d’une abside semi-circulaire, alors que le clocher a été doté d’une flèche de tuiles.

     6. La famille de Bouthéon occupa longtemps la fonction de capitaine-châtelain. Leur demeure abrite l’Hôtel de Ville ainsi que la Maison de l’Armorial.

     Maison châtelaine/Maison de l’Armorial

    7/8. Saint-Marcellin possède la presque totalité de ses remparts qui furent construits par fractions, les maisons furent ensuite accolées. Ils servent de murs mitoyens et sont donc coulés dans la masse. Ils sont visibles rue Valentine et place des Terreaux.

     Remparts rue Valentine

     9/10. En 1450, une vingtaine de maison, toutes stéréotypées, occupent l’espace intérieur. Certains bâtiments de cette époque sont encore visibles.

     

     

     11. Emplacement de la porte qui perçait la première enceinte, au centre de la face sud, intégrée à une tour carrée construite en saillie sur la courtine, surmontée d’un hourd. La base du rempart était ceinte d’un fossé en eau, encore visible au début du XXème siècle.

     La seconde enceinte fut construite entre 50 et 80 ans après la première, sans doute à cause de l’extension de la population. Cette clôture urbaine de forme quadrangulaire s’étend au sud de l'enceinte castrale.

     12/13/14. L’intérieur de l’enceinte possède encore de belles maisons Renaissance et du XVème  .

       

      15/16/17.  La seconde enceinte était cantonnée de cinq tours circulaires dont deux subsistent partiellement

     

     2° enceinte

     Tour 2° enceinte

     

      Archère dans une tour

    18. Emplacement d’une tour carrée couverte d’un toit de tuile est implantée à l’angle nord-est de l’enceinte, peu avant qu’elle ne se greffe sur l'enceinte castrale.

     

    19. 2° enceinte proche de la jonction avec la première enceinte.

     

    20. A l’ouest, sur l’Armorial, une tour carrée, implantée au centre de la courtine, est surmontée d’un hourd de bois, couverte d’un toit à quatre pentes et percée de deux ouvertures carrées en partie haute. Sur le terrain, il subsiste une tour ronde dans une habitation.

      Vestige de tour ronde

     

    21. Située hors les murs, la chapelle Sainte-Catherine n’est pas représentée sur le dessin de Guillaume Revel, mais présente néanmoins un grand intérêt. La première construction de la chapelle daterait de la fin du XIIième siècle ou début du XIIIième siècle.

     

    Elle était construite selon un plan simple à nef unique précédée d'une abside semi-circulaire couverte en cul de four. La chapelle Sainte-Catherine est citée pour la première fois, dans les textes, en 1314, comme église de cimetière.

    Détruits au XIVème siècle, les murs gouttereaux furent reconstruits en pisé sur les vestiges des anciens murs au XVème siècle. La chapelle est l'exemple le plus ancien, du territoire national, d'utilisation de pisé dans un édifice religieux.

     La partie supérieure des murs sera terminée par une maçonnerie de pierre. Une charpente et un plafond en bois de pin, subsistant aujourd'hui, furent installés. Elle abrite, aujourd’hui, la médiathèque municipale.

     


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  • La commune de Boisset-Saint-Priest s’est installée sur les premières hauteurs des Monts du Forez. Les ravins escarpés de la vallée de la Mare servent de frontière au sud-ouest. Un étroit plateau dominant la plaine de Forez se déroule en pente douce jusqu’aux bois de Bazourges. Ces coteaux exposés sud-est furent exploités très tôt pour la culture de la vigne dont il ne subsiste que quelques parcelles.

     

    L’histoire de la commune semble commencer dans l’Antiquité avec la découverte récente de fragments de tegulae, de céramique et de fragments de meules à bras.

    Boisset fut érigé en paroisse dès le XIII° siècle, mais depuis le XV° siècle, son église, sous le vocable de sainte Jucondine, était annexée à celle de Saint-Priest.

    Ancienne église de Boisset au XIX° siècle par Ogier 

    Saint-Priest-en-Rousset, est cité au XIII° siècle et la paroisse est sous le vocable de Saint-Priest, évêque de Clermont de 666 à 674.

    Avant la Révolution, le plus important des deux villages était Saint-Priest. Lors de la division territoriale de la France après la révolution de 1789, les deux villages de Boisset et de Saint-Priest furent réunis pour ne former qu’une seule commune.

    Le siège de la paroisse avait été fixé à Boisset et y restera jusqu’en 1804, lorsque le siège de la paroisse transporté à Saint-Priest. Finalement, en octobre 1846, Boisset fut à son tour érigé en succursale indépendante.

    Village de Boisset

    Boisset-Saint-Priest est une commune où tout va par deux. Les villages de Boisset et de Saint-Priest possèdent chacun leur église, leur presbytère, leur école, leur cimetière, leur monument aux morts, leur bureau de vote.

    Village de Saint-Priest

    La Mare, seule rivière de la commune, a fait tourné au cours des siècles 6 moulins à farine, 2 mailleries et 2 pressoirs à colza, dont il ne reste que des ruines.

     

    Moulin de Peyrhaute

    Monuments

    Eglise Sainte Jucondine

    La nouvelle église, érigée en 1870, remplaça l’ancienne, considérée comme trop petite et en mauvais état. De style gothique, à une nef, avec clocher sur la façade, elle est l’oeuvre de l’architecte Favrot, l’auteur du Palais de justice de Saint-Etienne.

    Depuis 1703, l’église renferme les reliques de sainte Jucondine. La jeune vierge était spécialement honorée par les enfants, au cours d’un pèlerinage annuel, au moment de la fête de la Sainte Trinité, afin de demander sa protection et plus particulièrement pour ceux ayant des difficultés à marcher.

     

    Ancienne église de Boisset 

    Boisset fut érigé en paroisse dès 1225, mais au XV° siècle, elle est annexée à celle de Saint-Priest.  Sous le vocable de Notre-Dame dès sa fondation, l’arrivée, des reliques de Saint-Jucondine, confira le patronage à cette sainte.

    Vestige de peintures

     L’ancienne église, de dimensions assez restreintes, comprenait une nef flanquée de deux chapelles au-dessus desquelles régnait une tribune. Le clocher était du XV° siècle. Sa tour carrée s’élevait à gauche de la façade au-dessus de la première chapelle latérale. Son étage supérieur était percé de deux baies ogivales. Les familles Baraillon, au XVII° siècle, puis la famille Pierrefeu, au XVIII° siècle, avaient un tombeau dans l’église Notre-Dame de Boisset. Elle était située face à la nouvelle église. Il n’en subsiste qu’une chapelle latérale et quelques pans de mur dans les combles de la salle communale dont certain ont conservé des peintures.

    Eglise de Saint-Priest

     L’église de Saint-Priest-en-Rousset est cité au XI° siècle. La paroisse est sous le vocable de Saint-Priest, évêque de Clermont de 666 à 674.

    L’église est un bâtiment, de petites dimensions, constituée d’une nef unique voûtée en berceau, datée du XII° siècle. Elle a été agrandie au XV° siècle par l’ ajout d’un transept et de deux minuscules chapelles latérales, l’abside fut agrandie et prolongée d’une pièce à usage de sacristie. Un clocher carré parachève l’ensemble. Il a été bâti en deux étapes et diminué de 6 à 4 pans, à la fin du XIX° siècle. A l’étage s’ouvrent deux baies ogivales. On pénètre à l’intérieur de l’église par un portail latéral, son arc est en plein cintre, ouvragé de nervures refouillées, aucune autre décoration. A droite de la porte, à l’extérieur, se trouve un bénitier de pierre.

      

    Les hameaux

    Centre de vie de la commune jusqu’en 1900, le hameau de Fontvial est cité dès 1259. En 1394, on trouve la mention d’un hospicium. Deux bâtiments conservent des éléments du XVI° siècle.

     

    A Lucenol, se situent quelques remplois notamment un abattant de fenêtre

     

    Une fois à l’intérieur, on est frappé par la hauteur de la nef. En effet, le niveau des dalles est inférieur à celui de la place qui entoure l’édifice, ce qui donne une élévation à la voûte d’autant plus impressionnante que l’arcature est assez fermée. Sur les murs de côté, on voit des arcs appliqués en plein cintre. A noter les croisées d’ogive des plafonds des minuscules chapelles latérales, qui sont d’inspiration gothique. Celle de droite, côté place, est plus profonde. Celle de gauche est dédiée à Saint-Roch invoqué dans les épidémies de peste. Le chœur est orné d’un autel surmonté de colonnes. Le style est très baroque et contraste avec la simplicité du reste de la construction.

     

     Croix de mission

    Edifiée à l’entrée du cimetière de Saint-Priest, cette croix fut érigée par le curé Claude-Siméon Lebon en 1872 et restaurée en souvenir de la mission de 1951.

     Moulin à traction animale

    Croix du Rampan

    L’origine de cette croix et de son nom (Rapan, Rampan, Rapeau)  est assez obscure. Deux histoires sont évoquées :

    -la croix aurait été érigée pour des pèlerinages en période de peste.

    -un soldat mourant aurait rampé (rampant) jusqu’au sommet de la butte en promettant d’érigée une croix si Dieu le sauvait. Miraculeusement rétablit, il fit installée la croix.

    L’hypothèse la plus probable, est la dérivation du mot Rameau, en Rapeau puis Rapan. La croix serait donc un lieu de pèlerinage pour le dimanche des Rameaux.

     

    Sanctuaire sainte Jucondine

    Edifié en 1959, en l’honneur de la sainte patronne de la paroisse, ce sanctuaire est partiellement construit avec des éléments de l’autel de l’ancienne église.

     

    Puits-étang

    Le hameau des Baraillons est cité dès 1470. Le domaine appartient déjà à la famille du même nom qui en restera propriétaire jusqu’en 1704, où par mariage, cette maison bourgeoise

    Malgré la richesse du réseau hydraulique de notre région, certains villages, installés dans des terres plus arides, ont choisit un autre système pour transformer en huile leur production de colza : le cheval. Deux huilerie fonctionnait dans le canton, une à Boisset-Saint-Priest et une à Chenereille. Ce qui restait de la serrée de colza, le maton, était donnée aux bêtes comme nourriture.

    Héritage de l’antique mola olearia, servant à écraser les noix ou les olives dans le bassin méditerranéen, le moulin à sang des Varats est d’une technologie plus moderne, fonctionnant sur le même principe que ces lointains ancêtres.

    De 1900 à 1955, les habitants de Chenereilles, Boisset, Dicles, Marols venaient faire écraser le colza, les noix, au moulin de Chenereille. Celui de Fontvial, commune de Boisset-Saint-Priest, fonctionna à la même période mais, contrairement au précédent, il est en état de fonctionnement, mais uniquement pour les journées du patrimoine.

    Le cheval entraînait la meule de pierre qui écrasait les graines de colza. L’homme tournait une roue qui actionnait la presse à bras afin d’extraire l’huile des matons. Le rapport entre la roue et la vis de la presse est démultiplié par l’ensemble des engrenages afin de faciliter le travail et augmenter la pression.


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  • Les croix de Margerie-Chantagret sont le reflet de son histoire. Inclus dans la chatellenie de Lavieu jusqu'à la Révolution, le territoire était traversé par de grands axes de communication (croix de chemin). Même si le village de Margerie est cité en 1250, il n'y a aucune trace de ferveur religieuse. Les habitants dépendaient de la paroisse de Soleymieux. Avec la création de la paroisse en 1860 et le renouveau spirituel du XIX° siècle, les croix vont fleurir dans tous les hameaux. La commune possède donc 2 périodes d'implantations de ce patrimoine : XIII°/XV° avec les croix de chemin et XIX° avec les croix de hameaux et calvaire.

    Les croix de chemins

    Un besoin naturel de protection contre l’inconnu et les mauvaises rencontres, l’utilisation de points de repères durables, le désir de mettre les champs sous la protection du ciel, ont multiplié les croix sur les routes et chemins. Le voyageur exposé à mille danger aimait sentir cette protection. A l’écart des habitations, sur les routes de pélerinages elles guident et rassurent.

    Le territoire de la commune est parcouru par quatre voies de communication importantes : la Bolène ; le chemin vers l’Auvergne partant de Saint-Marcellin vers Gumières où il rejoignait l’autre axe de Soleymieux au prieuré de Gumières puis se dirigeait vers les crêtes pour s’unir à la voie du Pas du Bon Dieu vers Champoly  et l’Auvergne ; le chemin du prieuré de Soleymieux à la châtellenie de Lavieu.

     

    Margerie-Chantagret peut se vanter de posséder l’une des plus anciennes croix en Forez : la croix du Casson. Située au bord de la mythique voie de pèlerinage vers Saint-Jacques de Compostelle : la Bolène. Datée du XIII° siècle, elle possède une niche destinée aux oboles.

     

     

    La croix des Sarrazins du XV° siècle est située au bord du chemin allant de Saint-Marcellin au prieuré de Gumières puis aux voies d’Auvergne.

     La croix en pierre de Chassagneux est au bord du chemin allant du prieuré de Soleymieux à la châtellenie de Lavieu par le moulin du Got.

    La croix du Mineur en fer forgé fleurdelysée du XVIII° siècle se trouve au bord d’un important chemin desservant le moulin de la Goutte.

    Une croix en fer sur un fût de pierre située sur le chemin allant de Margerie soit à la châtellenie de Montsupt par les moulins soit à la châtellenie de Lavieu.

    Les croix de bourg et de hameaux

    Elles représentent l’acte de foi de la communauté. Le besoin de nouvelle croix se fera sentir après la Révolution, avec la Restauration et le renouveau spirituel du XIX° siècle.

    Toutes les croix des hameaux de la commune datent du XIX° siècle. Sur les 10 hameaux de Margerie-Chantagret seulement 6 possèdent une croix. 4 croix sont datées : 1879 (Bussy) ; 1870 (Chassagneux) ; 1869 (Rossigneux) ; 1886 (Margerie). 2 croix n’ont pas de date mais semble être du XIX° siècle par leur iconographie : La Goutte et Rivoire.

    Bussy : croix en fer forgé de 2m de haut datant du 16 avril 1879. A sa base une Vierge Tutélaire, ou Vierge protectrice, dite aussi Vierge de Miséricorde ou Vierge au manteau écartant les bras vers le bas en un geste qui ouvre sa tunique plissée, les paumes vers l’avant dans un geste d’accueil

     

     

    La croix en fonte moulée de la Goutte est située au centre du hameau

     

    Rivoire : croix en fonte moulée peinte en blanc. Le centre symbolise le Sacré-Cœur entouré du soleil.

     

    La croix de Chassagneux aurait été construite par Jean Rolle de Chassagneux en ex-voto après la guerre de 1870. Cantonné à Paris, affamé, il avait mangé des rats.

     

    La décision d’érigée une croix à Rossigneux fut prise en 1869 grâce à la vente d'une branche, de l'ormeau occupant le terrain communal, cassée par un ouragan.

    La croix est très imagée : le jonc (passion du Christ) ; le lierre (fidélité) ; le raisin (le vin = sang du Christ)

     

     

    La croix du bourg se trouve en bordure de la place du village. En fonte moulée peinte en blanc, elle date de 1886. D’une hauteur de 2,40m, c’est la plus grande croix de Margerie-Chantagret. Le centre symbolise le Sacré-Cœur entouré du soleil.

     

    Calvaire

    Du haut de ses 798m le suc de Bussy offre un panorama à 380° qui a favorisé très tôt l’implantation de population. Les romains s'installèrent sur les positions acquises et leur traces à Bussy étaient nettement visibles, il y a encore cent ans : quantité de pierres accumulées en murs larges et nombreux débris d'une tuilerie. En 1839, sur le suc de Bussy fut découvert des vestiges mérovingiens. Un cimetière s’étendait sur une surface d’un hectare, environ. Le sol était jonché à la surface de tuiles à rebord, de débris d'amphores. Les cercueils se trouvaient à deux pieds de profondeur. Les uns étaient en châtaignier noirci et exfolié, les autres, et c'était le plus grand nombre, se composaient de pierres plates juxtaposées marquées d'une croix; quelques autres formaient des sortes de caveaux assez vastes pour qu'on put y entrer. On avait aussi exhumé les débris d'une tuilerie, des murs de fondation et des arbres énormes. Le paysan avait lui-même ramassé 5kg. de clou d'une forme particulière et 24 pièces de monnaies du III° ou IV°s., vendues à un orfèvre de Montbrison.

     

    Aujourd’hui trois croix posées au sommet du suc dominent la commune. La croix centrale mesure 2m. Les croix latérales mesurent 1m50. En fonte moulée, elles ont été peintes en blanc.

    Les deux croix latérales sont ornées en leur centre d’un symbole représentant le sacré cœur.

    La date de 1891 est inscrite sur le fût de la croix centrale. Une dame de Bussy a demandé la construction de ce calvaire dans ses dernières volontés. Est-ce en hommage au cimetière découvert par un ancêtre ?


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  • Sous les tilleuls qui ombragent la place des villages, à la croisée des chemins, partout où l'homme vit, passe ou repose, s'élèvent des croix.

    La croix est un signe utilisée par toutes les civilisations. Au palais de Cnossos, en Crête, une croix de Malte vieille de 2000 ans avant notre ère fut découverte.

     

    Croix de Cnossos, Musée Héraklion

    La croix du Christ ne fut pas adoptée d'emblée par les premiers chrétiens comme symbole de leur croyance. Ils ne la représentaient guère que dans les entrelacs d'un sarcophage ou d'une mosaïque. Après les conférences de Milan, le nouveau symbole se répand en Orient. En Italie, les croix restent des obgets mobiliers. Ce furent les pays du Nord qui, les premiers, en firent de vrais monuments. Les plus anciennes croix imagées d'occident apparaissent au VII° siècle dans les monastères de Grande-Bretagne et surtout d'Irlande, couvertes d'entrelacs et de personnages.

    Chrisme dans l'église de Saint-Rambert

    Dans la France du Haut Moyen-Age, il faut attendre le début du XII° pour voir les croix de pierre dans les cimetières, autour des églises, et le long des chemins où elles remplaceront de mille en mille les oratoires païens. Imagées ou non, il n'en subsiste pas de plus anciennes.

    Saint-Etienne-le-Molard, XII° siècle

    Le Forez a le privilège de posséder de nombreuses croix anciennes. C'est avec l'Auvergne la région qui en a le plus conservé, le cas de la Bretagne mis à part.

    La Valla

    Pélussin

    Les croix peuvent être classées selon les lieux où elles s'élèvent : bourg, chemins, cimetière, limites, fontaines, épidémies, christianisation...

    Croix de chemin et à argnats, Essertines-en-Chatelneuf

    Croix de hameau, La Tourette

     


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